R. Touitou - Secrets et bienfaits du Sel de Sodom

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Sod a'Hachmal - Le secret et les bienfaits du sel 1/2

Sod a'Hachmal - Le secret et les bienfaits du sel 2/2

Paracha Vayéra - Le sel de Sodom et ses secrets

Cette transcription n’a pas été revue par R. Touitou chlita

Preface: Le secret du sel lié à la femme de Loth et à Sodome

Le secret du sel dans l'histoire de la femme de Loth et de Sodome est lié à la perversion de la justice. Le sel, symbole d'une justice potentiellement adoucie par la bonté, est rejeté par les habitants de Sodome et par la femme de Loth, qui incarnent une rigueur excessive et un manque d'empathie. Son acte d'aller chez les voisins, quelle qu'en soit la motivation précise, la conduit à sa perte et la transforme en un symbole éternel des conséquences d'une justice sans compassion.

Sodome et la Midat Hadin Déformée:

Sodome était une ville où la prospérité régnait, mais où la justice était appliquée de manière cruelle et déformée. Les habitants, aveuglés par leur confort et leur orgueil, avaient perdu toute notion de compassion et de charité. Leur Midat Hadin était dévoyée, se manifestant par une rigueur excessive et un manque total d'empathie envers les plus faibles. Ils refusaient d'aider les pauvres, justifiant leur inaction par une interprétation erronée de la volonté divine : puisque D.ieu est celui qui décide de la richesse et de la pauvreté, toute intervention humaine serait une interférence dans son plan.

Le Sel, Symbole d'une Justice Corrompue:

Dans ce contexte, le sel prend une signification particulière. D'un côté, il représente la Midat Hadin, la justice divine. De l'autre, il symbolise la capacité d'adoucir cette justice par la bonté et la compassion. Or, à Sodome, le sel était rare et précieux, car il était perçu comme une menace pour leur système de justice corrompu. Le sel, en adoucissant les jugements, impliquait une remise en question de leur vision du monde et une ouverture aux autres, ce qu'ils refusaient catégoriquement.

La Femme de Loth et son Refus du Sel:

La femme de Loth, imprégnée de la mentalité de Sodome, partageait cette aversion pour le sel. Lorsque Loth demande du sel pour les anges, son refus n'est pas simplement un acte d'avarice ou de méchanceté, mais une manifestation de son adhésion à la Midat Hadin déformée de Sodome. Pour elle, le sel représente la faiblesse, la compassion, des valeurs qu'elle rejette. Demander du sel, c'est admettre la nécessité d'adoucir la justice, ce qui est inconcevable pour elle.

Pourquoi est-elle allée chez les voisins ?

L'acte de la femme de Loth d'aller chez les voisins pour demander du sel, malgré son aversion pour celui-ci, peut sembler paradoxal. Plusieurs interprétations sont possibles :

• Provocation et délation : En annonçant publiquement que Loth reçoit des étrangers, elle cherche à provoquer ses voisins et à les inciter à la violence. Elle trahit ainsi l'hospitalité de son mari et précipite la confrontation avec les habitants de Sodome.

• Ironie tragique : Son acte peut être vu comme une ironie tragique. En cherchant à nuire à Loth et à ses invités, elle scelle son propre destin. Le sel, qu'elle rejette tant, devient l'instrument de sa punition.

• Un dernier acte de conformité sociale : Malgré son hostilité envers le sel, elle se sent peut-être obligée de se conformer aux règles de l'hospitalité, même de manière hypocrite. En allant chez les voisins, elle cherche à maintenir les apparences et à éviter d'être ostracisée.

Le Châtiment : Une Statue de Sel

La transformation de la femme de Loth en statue de sel est hautement symbolique. Le sel, qu'elle a refusé de donner par manque de compassion, la fige dans son attitude rigide et impitoyable. Elle devient un symbole éternel de la Midat Hadin dévoyée, un avertissement contre les dangers d'une justice sans miséricorde.

I. Les Secrets du Sel : Une Dualité Puissante

Le sel, substance simple et quotidienne, est investi d'une profonde signification symbolique dans le judaïsme. Sa dualité intrinsèque est au cœur de sa puissance :

• Dualité Dine et Hesed : L'amertume du sel représente le dine (jugement), la rigueur de la loi divine. Cependant, cette rigueur n'est pas punitive, mais correctrice. Le sel, comme le dine, a le pouvoir de révéler la douceur cachée (Hesed) en nous et dans le monde. L'épreuve, symbolisée par l'amertume du sel, est un processus de raffinement spirituel. Comme le sel rehausse la saveur des aliments, les difficultés de la vie révèlent la bonté divine et nous permettent d'apprécier pleinement la douceur. Cette dualité est illustrée par le trempage du pain (Hesed) dans le sel (Dine), un acte qui symbolise l'union et la transformation du jugement en bonté. La femme de Loth, en refusant le sel, a rejeté cette possibilité de transformation et s'est figée dans la rigueur du dine.

• Puissance Protectrice : Le sel agit comme un bouclier spirituel contre les forces négatives et les mauvais décrets. Le porter sur soi, ou l'utiliser lors de rituels comme la Sfirat HaOmer, crée une barrière protectrice. Cette protection découle de sa source spirituelle élevée, Abba de Gvura Dikdusha, qui lui confère le pouvoir d'influencer les mondes spirituels et d'atténuer les décrets divins, qu'ils proviennent des mondes supérieurs ou inférieurs.

• Purification et Réparation : Le sel est associé à la purification, tant physique que spirituelle. Dans les sacrifices, il purifiait l'offrande. Les larmes salées, versées lors d'une épreuve acceptée avec amour, purifient l'âme et effacent les péchés. L'acte de la femme qui apporte le sel à table est un tikoun (réparation) pour la faute de la femme de Loth, restaurant l'équilibre et la capacité d'adoucir le dine. La sueur salée du travail honnête est également une forme de purification, symbolisant la valeur du travail et l'intégrité.

• Connexion aux Mondes Supérieurs : L'origine spirituelle élevée du sel lui permet d'agir comme un pont entre le monde physique et le monde spirituel. Nos actions avec le sel, comme le trempage du pain ou la kavana pendant HaMotzi, ont des répercussions dans les mondes spirituels. Le sel, substance physique, devient un canal pour accéder aux énergies spirituelles et influencer le cours des événements.

• Mémoire et Rétention : Le sel, par sa capacité à absorber et à conserver, est lié à la mémoire. La Ségoula de tremper son doigt dans le sel après l'étude vise à renforcer la mémoire et à retenir les enseignements de la Torah.

• Equilibre et Harmonie : Le sel, dans sa dualité, représente l'importance de l'équilibre. Dans la vie de couple, un peu de "sel" (désaccords, défis) peut paradoxalement renforcer le lien et raviver la flamme, en évitant la stagnation et l'ennui d'une "douceur" excessive. Cet équilibre est essentiel pour une vie harmonieuse.

II. Halachot du Sel : Pratiques et Applications

Les secrets du sel se manifestent dans des halachot (lois juives) concrètes :

• Présence Constante : Avoir du sel dans la maison, et surtout sur la table, est un rappel constant de la protection divine et de la nécessité d'équilibrer justice et miséricorde.

• Pain et Sel du Shabbat : Laisser le pain et le sel sur la table pendant le Shabbat symbolise l'abondance, la paix et la sainteté de ce jour. C'est un rappel visuel de la double portion de manne reçue par les Israélites dans le désert.

• Manger du Pain avec du Sel : Cet acte, accompagné de la bénédiction HaMotzi, est une source de guérison, de protection et de connexion spirituelle. Il unit le physique et le spirituel, nourrissant le corps et l'âme.

• Mayim Aharonim : Les eaux après le repas, en particulier après avoir consommé du pain et du sel, purifient des influences négatives potentielles, notamment du mélakh Sedomit (sel de Sodome).

• La Femme et le Sel : Il est préférable que la femme apporte le sel à table, en réparation de la faute de la femme de Loth, soulignant son rôle dans l'harmonie du foyer et la transmission des traditions.

III. Kavanot du Sel : Intentions et Connexions Spirituelles

• Pendant HaMotzi : En trempant le pain dans le sel, penser à "Hachem Melekh, Hachem Malakh, Hachem Yimlokh" (D.ieu règne, D.ieu a régné, D.ieu régnera) connecte le passé, le présent et le futur, et sollicite la force et le soutien divins pour traverser les épreuves. Cette kavana est récitée intérieurement, sans interrompre la bénédiction.

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